Au début de la
Seconde Guerre mondiale, la prise de Léningrad fait partie des
objectifs stratégiques assignés par Hitler aux armées allemandes.
L'avance des troupes en territoire russe leur permet d'encercler presque
complètement Léningrad à compter du 8 septembre
1941 avec
l'aide des troupes finlandaises, qui sont revenues sur leur ancienne
frontière en Carélie. Les Allemands renoncent à prendre d'assaut la ville,
bien défendue par des lignes de tranchée et des obstacles anti-char
préparés dès juin 1941 et par des troupes placées sous le commandement de
Joukov.
Les Allemands décident de mettre le siège en coupant toutes les lignes
d'approvisionnement en vivres et munitions en espérant ainsi affamer les
trois millions d'habitants et les défenseurs.
Le siège va durer 900 jours mais la ville va résister jusqu'à son
dégagement par les troupes russes en 1944. Les pertes sont colossales :
(500 000 victimes militaires), mais surtout 1,2 millions de civils
(surtout morts de faim).
Durant le siège, 150 000 obus d'artillerie et 100 000 bombes aériennes
tombent sur la ville. Les objectifs visés sont les grandes entreprises
mais également les principaux monuments de la ville, les écoles, les
dépôts de tramway ainsi que les quartiers résidentiels pour tenter de
démoraliser la population.
L'unique
lien avec l'extérieur est assuré par la voie aérienne (mais les Allemands
ont la maîtrise des airs) et par le sud du lac Ladoga dont les russes
conservent la maitrise.
Sur ce dernier, durant l'hiver 1941, une route est tracée (en
russe
Дорога жизни la route de la vie) et une voie de chemin de fer est
posée mais une partie du parcours est sous le feu de l'artillerie
allemande : sur 3 camions tentant de forcer le blocus, un seul parvient en
moyenne à Léningrad.
Plus d'un million de personnes sont évacuées par ce chemin pour la plupart
des enfants. |
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La première année, la famine est terrible et fait près de 500 000
victimes.
Les autorités de la ville sont mal préparées au siège et l'évacuation
comme le ravitaillement sont désorganisés.
Les attaques aériennes anéantissent une partie du stock de nourriture.
Dès octobre 1941, les rations tombent à 400 grammes de pain par
travailleur, 200 grammes pour les enfants et les femmes. Cette ration est
à nouveau réduite en novembre respectivement à 200 grammes et 125 grammes.
L'hiver est particulièrement froid avec des températures de -40°C et les
habitants manquent de combustible pour se chauffer. En janvier 1942, la
famine est à son comble.
Les gens tombent et meurent dans la rue sans que personne n'intervienne.
Les morts ne sont plus enterrés. Le nombre de victimes civiles culmine en
janvier 1942 avec près de 100 000 décès.
Le blocus est total jusqu'à ce que l'opération Iskra desserre l'étau en
janvier 1943 : les troupes russes de Léningrad et celles du front de
Volchov réussissent après des combats acharnés à ouvrir un corridor au sud
du lac de Ladoga par lequel peut passer le ravitaillement à partir du 18
janvier.
En janvier 1944, une offensive soviétique sur le front sud permet de lever
le blocus. Durant l'été 1944, les troupes finlandaises sont à leur tour
repoussées.
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